A l'origine, l'oppidum gaulois de Boviolles
Situé dans la vallée creusée par les méandres de la rivière Ornain, l'oppidum de Boviolles s'étend sur un vaste plateau de 60 hectares, entouré de versants abrupts dominant l'Ornain. Les Leuques, peuple gaulois du sud de l'actuelle Lorraine, ont choisi cet emplacement stratégique pour ériger leur principale cité. Trois côtés de ce plateau sont naturellement défendus par la topographie, mais le dernier, le plus vulnérable, est protégé par un impressionnant rempart gaulois de 300 mètres. Ce rempart, typique de l'architecture militaire gauloise, présente un talus de terre renforcé par des grilles de poutres en chêne et un parement de pierre en façade.
Photo du murus gallicus de Boviolles
Plan général de l'oppidum, G. Encelot
À l'intérieur de cette enceinte, un réseau de rues organise l'espace, délimitant des quartiers d'habitations constitués de maisons érigées à partir des matériaux préférés des constructeurs gaulois : la terre et le bois. Dès sa fondation et pendant un siècle, Boviolles prospère en tant que centre économique, politique, et religieux des Leuques. La vie quotidienne dans l'oppidum est animée, avec des marchés, des artisans, et des activités religieuses. L'influence de Boviolles s'étend au-delà de son enceinte dans la plaine alluviale, où les Leuques érigent un temple dédié à leurs rites, qui connaîtra une longue histoire.
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Cependant, en 51 avant notre ère, la conquête de la Gaule par Jules César semble laisser Boviolles relativement intacte, grâce à la neutralité des Leuques dans le conflit. La cité continue d'exister pendant une vingtaine d'années, jusqu'à ce que l'avènement d'Auguste, premier empereur de Rome, entraîne des changements significatifs dans l'organisation du territoire nouvellement conquis. Comment Boviolles s'adapte-t-elle à cette transition vers l'influence romaine ? C'est une saga captivante qui mêle la grandeur gauloise aux bouleversements politiques de l'Antiquité.